En 1778, Suzanne Necker, épouse du contrôleur général des finances de Louis XVI, fonde avec le concours du Roi un hospice rue de Sèvres à Paris, à l'emplacement de l'ancien couvent des bénédictines de Notre-Dame-de-Liesse. L'hôpital reçoit d'abord le nom d'hospice de Charité, puis celui d'hospice des paroisses de Saint-Sulpice et du Gros Caillou. En 1792, dans la tourmente révolutionnaire, il conserve sa destination mais change de dénomination pour s'appeler hospice de l'Ouest ; il compte alors 128 lits. En 1802, l'administration hospitalière décide de lui attribuer le nom de sa fondatrice : l'établissement devient ainsi l'hôpital Necker. Conçu initialement pour abriter 120 lits, il en compte 130 en 1802. Sa reconstruction intégrale entre 1827 et 1839 permet de démultiplier sa capacité : on dénombre 303 lits en 1848 et 470 en 1909. A vocation généraliste, l'établissement se consacre à la médecine et à la chirurgie de l'adulte.
Non loin de Necker, rue de Sèvres, se situe un autre établissement fondé vers 1724 par le curé de Saint-Sulpice grâce aux libéralités de plusieurs bienfaitrices dont la reine Marie Leszczynska, femme du roi Louis XV. Cette fondation, qui prend le nom de Maison royale de l'Enfant-Jésus en 1751, abrite à la fois un hôpital pour les indigentes de la paroisse et un ouvroir réservé à l'éducation de femmes occupées à des travaux de filature. En application d'un arrêté du Comité des finances de la Convention nationale du 23 messidor an II [11 juillet 1794], l'hôpital-ouvroir change de destination et accueille sur son site tous les enfants des orphelinats parisiens supprimés. Il devient Maison nationale des orphelins, puis Maison nationale des orphelines en 1795. Un arrêté du 8 mai 1802 bouleverse de nouveau sa destinée : définitivement changé en hôpital, il se voit affecté au traitement des jeunes patients et, sous le nom d'hôpital des Enfants malades, devient le premier site en Europe réservé exclusivement à l'hospitalisation des enfants. Il compte 528 lits en 1810, 568 lits en 1848 et près de 700 lits en 1909.
La proximité des deux établissements jointe à un programme d'économies rigoureuses conduit l'Administration générale de l'Assistance publique à les réunir sous une même direction : la fusion s'opère au 1er janvier 1927 et l'établissement prend le nom d'hôpital Necker-Enfants malades. Pour autant, en raison de la spécialisation marquée des deux structures, chacune conserve son bureau d'admission propre jusqu'à la fin des années 1960, voire au-delà. La composition du fonds reflète cette évolution institutionnelle.